Sculptures

La Maison Camille et Paul Claudel dévoile au public des œuvres originales de Camille Claudel, notamment une œuvre de jeunesse : Diane, achetée lors d’une vente aux enchères auprès des descendants de sa sœur Louise par la Communauté d’agglomération de la région de Château-Thierry.

Un buste de Paul Claudel à 37 ans, en bronze fondu durant le vivant de l’artiste est également dévoilé pour la première fois au public. Plusieurs sculptures en bronze posthumes telles que la Chienne affamée, et Sakountala, ont été offertes par les descendants des Claudel au Fond de l’Association Camille et Paul Claudel en Tardenois ainsi que plusieurs copies de grande qualité d’origine privée telles que la Valse, et l’Implorante.

Et plus récemment, depuis juillet 2022, un buste de Ferdinand de Massary, jusqu’alors dans la réserve du Musée Jean de La Fontaine, a intégré la salle de lecture de la Maison de Camille et Paul Claudel.

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illustration 0 Diane

Diane
Plâtre, vers 1881
18 x 10.5 x 7 cm
Titré sur le socle : DIANE
H. 18 x L. 10,50 x 7 cm
Ancienne collection Louise de Massary et ses descendants.
Acquisition en vente publique par la communauté d’Agglomération de la Région de Château-Thierry, 2016

Ce buste réalisé en plâtre est une œuvre de jeunesse.
Il y a beaucoup de spéculation autour de la date de création. La légende veut qu’elle ait été faite à Villeneuve, au début de l’adolescence de Camille, dans l’atelier que l’artiste en herbe avait installé dans le grenier.
D’autres pensent qu’elle date de Nogent-sur-Seine, lorsqu’elle commence à prendre des cours avec Alfred Boucher.
D’autres enfin, estiment qu’elle date de son départ pour Paris, et de ses cours à l’atelier Colarossi.
On ne connaît pas la date exacte. Une certitude pourtant, cette sculpture démontre déjà une grande maîtrise, bien qu’on ne décèle pas encore, dans ce buste de facture très classique, le style caractéristique de Camille Claudel.

Photo /

illustration 1

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illustration 2
illustration 2 Ferdinand de Massary

Ferdinand de Massary
Vers 1888
Plâtre brut
Inv. 57.2.1, dépôt du musée Jean de La Fontaine (Château-Thierry)
Provenance : docteur Ernest de Massary (frère du modèle). Don de sa petite-fille Suzanne Mulsant au musée Jean de La Fontaine en 1957.

Ferdinand de Massary est le beau-frère de Camille et de Paul, époux de leur sœur cadette Louise. Le buste a sans doute été réalisé à l’occasion de son mariage avec Louise, en 1888.
Le magistrat Ferdinand de Massary est le fils d’Alphonse de Massary, ancien notaire et maire de Fère-en-Tardenois. Sa famille fréquente depuis longtemps les Claudel. Il a 33 ans lors de son mariage avec Louise, âgée de 22 ans, et meurt huit ans plus tard (1896) en laissant un tout jeune fils Jacques, âgé de 4 ans.

Photo /

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illustration 3 Buste de Paul Claudel à 37 ans

Buste de Paul Claudel à 37 ans
Camille Claudel
_
Bronze, fonte Converset, 1912
48.10 x 52.40 x 31.10 cm
Château-Thierry
Musée Jean de La Fontaine (dépôt)

Ce bronze signé de la main de Camille Claudel illustre pleinement la maturité de l’artiste, en même temps qu’il constitue un bel hommage au frère par sa sœur. En 1905, Camille et Paul Claudel souffrent tout deux des suites d’une rupture amoureuse difficile et se retrouvent pour quelques semaines de vacances dans les Pyrénées, au cours desquelles chacun dressera un portrait de l’autre : Paul écrit « Camille Claudel, statuaire », qui sera publié dans L’Occident ; et Camille sculpte le portrait de son frère.
Ce buste rend parfaitement cette impression de force et de domination qui frappait les interlocuteurs du poète. C’est un hommage en forme d’adieu, avant que la réussite et la Carrière ne l’éloigne, et qu’elle-même ne s’enfonce dans la folie.

Photo /

illustration 4
illustration 4 La Valse

La Valse
Camille Claudel (d’après)
_
Bronze, copie moderne à partir d’un modèle effectué vers 1895, d’origine privée
43.5 x 23 x 34.3 cm
Don Indivision Paul Claudel
Collection Association Camille et Paul Claudel

Inscription(s) : à gauche du tertre : Camille Claudel / La Valse (signature)
à l’intérieur : 25 / Claudel (annotation)

La Valse est une des sculptures majeures de Camille Claudel. La première version de l’œuvre représente un couple de danseurs nus, mais suite aux critiques qui jugent l’œuvre indécente, l’artiste y ajoute un voile qui couvre partiellement le corps de la femme. Ce drapé participe à l’impression de tourbillon donnée par le mouvement des valseurs, amoureusement et érotiquement enlacés, à la limite du déséquilibre.

« (…) ils s’en vont, ils tournoient, lentement, presque soulevés au-dessus du sol, presque aériens, soutenus par cette force mystérieuse qui maintient en équilibre les corps penchés, les corps envolés, comme s’ils étaient conduits par des ailes. Mais où vont-ils, éperdus dans l’ivresse de leur âme et de leur chair si étroitement jointes ? Est-ce à l’amour, est-ce à la mort ? »
Octave Mirbeau, Le Journal (supplément illustré), 12 mai 1893.

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illustration 5
illustration 5 L’Implorante

L’Implorante
Camille Claudel (d’après)
_
Bronze, vers 1984. Copie moderne d’un modèle effectué en 1887, d’origine privée
62 x 65 x 37 cm
Don Indivision Paul Claudel
Collection Association Camille et Paul Claudel

Paul Claudel disait que ce qui donne de l’intérêt à l’œuvre de sa sœur, c’est qu’elle est toute entière l’histoire de sa vie. Camille puise dans sa vie privée, elle utilise ses proches comme modèles, s’inspire de sa vie, de ses émotions, de ses sensations pour sculpter des œuvres aussi puissantes que L’Implorante, qu’elle réutilisera plus tard pour le groupe de L’Age mur.

« Cette jeune fille nue, c’est ma sœur ! Ma sœur Camille, implorante, humiliée, à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, c’est ainsi qu’elle s’est représentée (…) Et savez-vous ? Ce qui s’arrache à elle, en ce moment même, sous vos yeux, c’est son âme ! C’est tout à la fois l’âme, le génie, la raison, la beauté, la vie, le nom lui-même »
Paul Claudel, Ma sœur Camille (préface au catalogue de l’exposition du musée Rodin, 1951)

Ce personnage féminin est présenté avec le groupe L’Age mûr est exposé en plâtre au Salon de la société nationale des beaux-arts en 1899.

Photo /

illustration 6
illustration 6 Etude pour Sakountala

Etude pour Sakountala
Camille Claudel
_
Bronze, fonte posthume à partir d’un modèle en terre cuite, 1886
21.5 x 18.5 x 12 cm
Don de M. et Mme Turlotte
Collection Association Camille et Paul Claudel

Ce groupe amoureux figure les retrouvailles de Sakountala et de son époux, inspiré d’un drame de la littérature indienne. Sakountala fût la première œuvre ambitieuse de Camille Claudel, on y voit la jeune femme s’abandonnant dans les bras de l’homme qu’elle aime, agenouillé devant elle. L’œuvre changera de noms, et s’intitulera L’Abandon, puis Vertume et Pomone dans sa traduction en marbre. Le personnage féminin sera ensuite isolé pour devenir Niobide blessée en 1907.
Du couple amoureusement étreint, crée au temps de sa liaison avec Rodin, à la femme seule et blessée, il est tentant de voir dans l’évolution de cette œuvre la part autobiographique qui jalonne la production de Camille Claudel.

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illustration 0 Diane

Diane
Plâtre, vers 1881
18 x 10.5 x 7 cm
Titré sur le socle : DIANE
H. 18 x L. 10,50 x 7 cm
Ancienne collection Louise de Massary et ses descendants.
Acquisition en vente publique par la communauté d’Agglomération de la Région de Château-Thierry, 2016

Ce buste réalisé en plâtre est une œuvre de jeunesse.
Il y a beaucoup de spéculation autour de la date de création. La légende veut qu’elle ait été faite à Villeneuve, au début de l’adolescence de Camille, dans l’atelier que l’artiste en herbe avait installé dans le grenier.
D’autres pensent qu’elle date de Nogent-sur-Seine, lorsqu’elle commence à prendre des cours avec Alfred Boucher.
D’autres enfin, estiment qu’elle date de son départ pour Paris, et de ses cours à l’atelier Colarossi.
On ne connaît pas la date exacte. Une certitude pourtant, cette sculpture démontre déjà une grande maîtrise, bien qu’on ne décèle pas encore, dans ce buste de facture très classique, le style caractéristique de Camille Claudel.

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illustration 2 Ferdinand de Massary

Ferdinand de Massary
Vers 1888
Plâtre brut
Inv. 57.2.1, dépôt du musée Jean de La Fontaine (Château-Thierry)
Provenance : docteur Ernest de Massary (frère du modèle). Don de sa petite-fille Suzanne Mulsant au musée Jean de La Fontaine en 1957.

Ferdinand de Massary est le beau-frère de Camille et de Paul, époux de leur sœur cadette Louise. Le buste a sans doute été réalisé à l’occasion de son mariage avec Louise, en 1888.
Le magistrat Ferdinand de Massary est le fils d’Alphonse de Massary, ancien notaire et maire de Fère-en-Tardenois. Sa famille fréquente depuis longtemps les Claudel. Il a 33 ans lors de son mariage avec Louise, âgée de 22 ans, et meurt huit ans plus tard (1896) en laissant un tout jeune fils Jacques, âgé de 4 ans.

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illustration 3 Buste de Paul Claudel à 37 ans

Buste de Paul Claudel à 37 ans
Camille Claudel
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Bronze, fonte Converset, 1912
48.10 x 52.40 x 31.10 cm
Château-Thierry
Musée Jean de La Fontaine (dépôt)

Ce bronze signé de la main de Camille Claudel illustre pleinement la maturité de l’artiste, en même temps qu’il constitue un bel hommage au frère par sa sœur. En 1905, Camille et Paul Claudel souffrent tout deux des suites d’une rupture amoureuse difficile et se retrouvent pour quelques semaines de vacances dans les Pyrénées, au cours desquelles chacun dressera un portrait de l’autre : Paul écrit « Camille Claudel, statuaire », qui sera publié dans L’Occident ; et Camille sculpte le portrait de son frère.
Ce buste rend parfaitement cette impression de force et de domination qui frappait les interlocuteurs du poète. C’est un hommage en forme d’adieu, avant que la réussite et la Carrière ne l’éloigne, et qu’elle-même ne s’enfonce dans la folie.

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illustration 4
illustration 4 La Valse

La Valse
Camille Claudel (d’après)
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Bronze, copie moderne à partir d’un modèle effectué vers 1895, d’origine privée
43.5 x 23 x 34.3 cm
Don Indivision Paul Claudel
Collection Association Camille et Paul Claudel

Inscription(s) : à gauche du tertre : Camille Claudel / La Valse (signature)
à l’intérieur : 25 / Claudel (annotation)

La Valse est une des sculptures majeures de Camille Claudel. La première version de l’œuvre représente un couple de danseurs nus, mais suite aux critiques qui jugent l’œuvre indécente, l’artiste y ajoute un voile qui couvre partiellement le corps de la femme. Ce drapé participe à l’impression de tourbillon donnée par le mouvement des valseurs, amoureusement et érotiquement enlacés, à la limite du déséquilibre.

« (…) ils s’en vont, ils tournoient, lentement, presque soulevés au-dessus du sol, presque aériens, soutenus par cette force mystérieuse qui maintient en équilibre les corps penchés, les corps envolés, comme s’ils étaient conduits par des ailes. Mais où vont-ils, éperdus dans l’ivresse de leur âme et de leur chair si étroitement jointes ? Est-ce à l’amour, est-ce à la mort ? »
Octave Mirbeau, Le Journal (supplément illustré), 12 mai 1893.

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illustration 5 L’Implorante

L’Implorante
Camille Claudel (d’après)
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Bronze, vers 1984. Copie moderne d’un modèle effectué en 1887, d’origine privée
62 x 65 x 37 cm
Don Indivision Paul Claudel
Collection Association Camille et Paul Claudel

Paul Claudel disait que ce qui donne de l’intérêt à l’œuvre de sa sœur, c’est qu’elle est toute entière l’histoire de sa vie. Camille puise dans sa vie privée, elle utilise ses proches comme modèles, s’inspire de sa vie, de ses émotions, de ses sensations pour sculpter des œuvres aussi puissantes que L’Implorante, qu’elle réutilisera plus tard pour le groupe de L’Age mur.

« Cette jeune fille nue, c’est ma sœur ! Ma sœur Camille, implorante, humiliée, à genoux, cette superbe, cette orgueilleuse, c’est ainsi qu’elle s’est représentée (…) Et savez-vous ? Ce qui s’arrache à elle, en ce moment même, sous vos yeux, c’est son âme ! C’est tout à la fois l’âme, le génie, la raison, la beauté, la vie, le nom lui-même »
Paul Claudel, Ma sœur Camille (préface au catalogue de l’exposition du musée Rodin, 1951)

Ce personnage féminin est présenté avec le groupe L’Age mûr est exposé en plâtre au Salon de la société nationale des beaux-arts en 1899.

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illustration 6 Etude pour Sakountala

Etude pour Sakountala
Camille Claudel
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Bronze, fonte posthume à partir d’un modèle en terre cuite, 1886
21.5 x 18.5 x 12 cm
Don de M. et Mme Turlotte
Collection Association Camille et Paul Claudel

Ce groupe amoureux figure les retrouvailles de Sakountala et de son époux, inspiré d’un drame de la littérature indienne. Sakountala fût la première œuvre ambitieuse de Camille Claudel, on y voit la jeune femme s’abandonnant dans les bras de l’homme qu’elle aime, agenouillé devant elle. L’œuvre changera de noms, et s’intitulera L’Abandon, puis Vertume et Pomone dans sa traduction en marbre. Le personnage féminin sera ensuite isolé pour devenir Niobide blessée en 1907.
Du couple amoureusement étreint, crée au temps de sa liaison avec Rodin, à la femme seule et blessée, il est tentant de voir dans l’évolution de cette œuvre la part autobiographique qui jalonne la production de Camille Claudel.

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Publié le : 21 décembre 2023

Dernière mise à jour : 14 mars 2024

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